Jour 30 : Repos à Vezelay. Encore? Encore.
Le soir nous rentrons par le chemin des vignes.
Le vin à Vézelay est un vin d’appellation tranquille. Je ne savais pas ce qu’était un vin tranquille. C’est un vin qui ne forme pas de bulles à l’ouverture de la bouteille.
Nous rentrons par les vignes la tête pleine de la musique que nous venons d’entendre et des paroles du dernier morceau, Laissez-moi danser…
Nous sommes allées au concert de la famille Hermann.
La famille Herman court et joue de la musique.
JE COURS POUR LA CULTURE. C’est leur projet.
Chaque année depuis 2021 ils partent avec des amis, ils sont maintenant 32, ils courent toute la journée, environ 40 à 50 kilomètres, et le soir ils proposent un concert dans le village où ils sont arrivés.
Dans la famille Hermann ils sont tous musiciens. Et de haut niveau. Il y a Gauthier le père (violoncelle), Mathilde la mère (violon) la soeur de la mère (violon alto) Anne-Marine la marraine (chanteuse lyrique) son mari Emmanuel (pianiste) et les deux filles Augustine ( violon) et Indiya ( piano chant). Indiya a 13 ans et à 13 ans elle a composé un morceau piano voix texte en espagnol. C’est magnifique. Ça me bouleverse. Son père dit : « C’est incroyable que ça soit sorti de son cerveau. Il y a un truc là. » Il y a plus qu’un truc à mon avis.
C’est un concert joyeux. Une famille heureuse de faire de la musique ensemble. A deux trois ou tous ils nous proposent des morceaux de Chopin, Ravel, Poulenc, Massenet, Rodrigo mais aussi Dalida. Des œuvres en espagnol, en syrien, en grec, en arabe. Tout est beau et joyeux. La salle est pleine, c’est l’association Musique et Montagne de Vezelay qui les accueille, la présidente est radieuse.
Nous avons découvert l’annonce de ce concert au camping-auberge de jeunesse où nous logeons. Toute cette joyeuse petite troupe y loge aussi. D’ailleurs nous avons dû changer de logement pour notre troisième nuit puisqu’ils avaient réservé tous les studios. Ils sont arrivés en fin d’après-midi, essoufflés souriants euphoriques. Plein de la course qu’ils venaient de faire et de la soirée qui s’annonçait.
Le matin ils repartent à peu près en même temps que nous. Je parle un peu avec eux. Surtout avec les femmes. Avec Mathilde la mère, avec la tante, avec la grand-mère aussi qui est là et qui ne joue pas mais qui dit : Moi je suis la grand-mère.
Nous partons les premières, les laissant à leurs derniers préparatifs.
Sur le chemin qui sort du camping, j’entends crier : Avec vous les romaines ! Je me retourne. Ils nous font tous des grands signes de la main.