J-4.
Aujourd’hui je pèse ce que je vais mettre dans mon sac à dos.
Cela fait plusieurs jours, voire semaines, que je pense mon sac. Des choses y entrent et en ressortent. Je les soupèse. Je les pèse. Je pense et je pèse.
Aujourd’hui il pèse 4690 grammes. L’objectif est de ne pas dépasser 6000-6500 grammes.
C’est difficile. Mais l’idée de marcher avec juste ce qu’il me faut m’a toujours plu.
Reste la question du livre : quel livre emporter?
En randonnée, je le sais, je ne lis pas beaucoup.
J’ai opté pour de la poésie. Un roman, ça se lit, et après? On peut toujours le laisser sur le bord de la route et en trouver un autre mais j’ai envie d’un livre qui m’accompagne d’un bout à l’autre du chemin. La poésie, ça accompagne.
J’ai pensé à Ingeborg Bachman. Mais Ingeborg Bachman pèse lourd: 500 grammes. J’hésite. C’est une édition bilingue. Je le lis pas l’allemand. Je me dis: Si je pouvais enlever la version allemande, le livre pèserait 250 grammes. On a de ces pensées quand on prépare un sac pour la marche! Je connais quelqu’un qui arrache les apges de son livre (un roman) au fur et à mesure qu’elle avance dans sa lecture, pour s’alléger. Elle allume son feu avec, le soir au bivouac.
Et puis à la librairie Mary où je parle à Geoffroy, le libraire, de la question du livre à emporter, il me propose presque aussitôt Un visage appuyé contre le monde de Hélène Dorion, que je ne connais pas. J’ouvre des pages au hasard, je lis des bribes et à chaque fois l’étonnement: il me semble que ça parle de ce qui m’attend.
Geofrroy sur son logiciel arrive même à en trouver le poids annoncé: 277 gr.
Emballez, c’est pesé!